L’industrie des médias n’a cessé d’évoluer depuis plus de vingt ans. Après l’essor d’Internet, qui a poussé ses entreprises à bâtir et à renforcer leur présence en ligne, celles-ci ont été contraintes d’accueillir de nouveaux acteurs, avec l’arrivée des médias sociaux et l’impact des nouvelles technologies sur leur activité (smartphones, smart TV, réalité virtuelle…). À quoi ressemblera le secteur à l’avenir ? La mutation entamée semble loin d’être achevée et les défis ne manquent pas.
Les organisations doivent premièrement s’adapter aux nouveaux usages. Par exemple, il leur est demandé de faire preuve d’un maximum de réactivité dans le traitement de l’actualité. Il faut alors être capable de trouver l’information au plus vite, pour la livrer en premier sa communauté, tout en s’assurant de sa fiabilité.
Il est aussi nécessaire de tenir compte de la diversité des terminaux : les utilisateurs consomment désormais les contenus via plusieurs dispositifs, mobiles ou non, et parfois de façon simultanée. L’enjeu consiste alors à connaître et à reconnaître l’utilisateur, quel que soit l’équipement utilisé, afin de lui proposer une expérience fluide et cohérente. Dans le même ordre d’idées, les médias peuvent s’appuyer sur des technologies comme l’intelligence artificielle pour améliorer l’accessibilité de leur programme, par exemple en générant automatiquement des sous-titres fiables et parfaitement synchronisés.
De plus, les entreprises ont intérêt à approfondir leur connaissance de l’utilisateur, afin de lui proposer des contenus personnalisés. Il est notamment question de publicité ciblée, mais également d’offres commerciales pertinentes, afin d’optimiser la proposition de valeur et les chances de conversion. Cependant, ces pratiques sont de plus en plus encadrées. Les États imposent dorénavant des restrictions importantes quant aux données personnelles, à l’image du RGPD européen, en vigueur depuis 2018.
La personnalisation de l’expérience utilisation inclut également une interaction enrichie entre le spectateur et le contenu, le spectateur devenant lui-même le réalisateur de ses propres expériences. Une nouvelle approche rendue possible par des technologies comme la réalité virtuelle ou augmentée, qui immergent l’utilisateur dans des mondes 3D de synthèse ou des répliques augmentées du monde réel.
Concevoir les médias du futur nécessite donc de faire appel à des disciplines variées, allant de l’informatique au design, en passant par les sciences humaines et sociales. Autant de domaines dans lesquels œuvrent les chercheurs du Carnot Télécom et Société numérique, afin d’aider les acteurs du secteur à réussir leur transformation.
Applications possibles
- S’appuyer sur l’intelligence artificielle, en particulier l’apprentissage profond, pour optimiser les processus de création, de production et de distribution de contenus audiovisuels.
- Faciliter la création collaborative de contenus, en mettant au point des solutions innovantes de compression et de transmission des informations multimédias.
- Utiliser des outils de traitement automatique du langage afin de générer automatiquement des sous-titres, à destination notamment des personnes sourdes ou malentendantes.
- Optimiser les interfaces entre les machines et les utilisateurs et améliorer l’expérience utilisateur, grâce aux travaux de recherche en design.
- Étudier les comportements et les pratiques des utilisateurs, afin de répondre à l’évolution des besoins.
- Élaborer des algorithmes de détection automatique de fake news, pour limiter leur propagation en ligne.
- Mettre au point des outils permettant de mieux connaître l’utilisateur, de façon non intrusive, pour une plus grande personnalisation des contenus proposés.
- Aider les industriels à se conformer aux réglementations en matière de respect de la vie privée, en maintenant une qualité de service optimale.